Les risques de l’amiante pour la santé ?
L’expertise collective de 1996 réalisée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a réaffirmé que toutes les variétés d’amiante sont cancérigènes. Outres les effets cancérigènes, l’inhalation de fibres d’amiante peut également entraîner d’autres pathologies, comme l’asbestose ou les plaques pleurales.
Le temps d’exposition est un facteur pour les victimes de l’amiante. La dimension des fibres est également déterminante pour évaluer leurs effets sur la santé. En effet, une petite particule pénétrera profondément dans l’appareil respiratoire. Quant aux fibres longues et fines, l’organisme aura des difficultés à les éliminer. Elles sont donc d’autant plus dangereuses, d’où la nécessité d’un repérage pour vérifier la présence et ‘état de conservation de ces matériaux contenant de l’amiante.
Les maladies inhérentes à l’inhalation d’amiante
L’amiantose ou atteintes pleurales
C’est une fibrose pulmonaire due à l’accumulation de fibres d’amiante dans les poumons. Elle se caractérise par l’épaississement fibreux des parois alvéolaires avec pour conséquence une incapacité progressive du poumon à faire passer l’oxygène dans le sang, pouvant générer des difficultés cardiaques.
La personne affectée ressent des essoufflements et présente une toux pénible à supporter. L’évolution de cette maladie est lente (détectée après 15 à 20 ans d’exposition à des fibres d’amiante).
Le cancer du poumon
La plupart des cancers liés à l’amiante concernent le tissu pulmonaire, les bronches (cancers broncho-pulmonaires) ou la plèvre. Le risque de développer un cancer du poumon est plus élevé chez les personnes exposées à long terme à des fibres d’amiante. L’effet du tabac combiné à l’exposition à l’amiante augmente de façon conséquente et importante le risque d’un cancer (environ 10 fois plus d’après Hammond, Selikoff et Seidman, 1969).
Le mésothéliome
Le mésothéliome pleural est un cancer, rare et très malin, qui atteint soit l’enveloppe du poumon (plèvre), soit l’enveloppe de l’abdomen (péritoine).
Le temps de latence de ce cancer peut être de plusieurs dizaines d’années (de 30 à 40 ans).
Depuis 2012, le mésothéliome, reconnu comme une maladie professionnelle, a été décrété par le ministère chargé de la santé comme maladie à déclaration obligatoire afin de pouvoir évaluer l’incidence de l’environnement toxique sur le patient.
Quel moyen de prévention et de suivi postexposition
et/ou postprofessionnel ?
Si l’amiante est effectivement interdit depuis 1997 (réglementation) en France, il est toujours nécessaire de protéger les travailleurs spécialisés dans le traitement de l’amiante en place par des mesures de protection individuelle adaptées et des temps d’exposition régulés. D’autre part, le Code de la santé public prévoit un suivi annuel pour les travailleurs de l’amiante en activité.
Le médecin du travail établit un dossier médical qu’il conservera pendant 50 ans, avec une surveillance médicale renforcée pour évaluer l’état de santé postprofessionnel du travailleur, si celui-ci le demande. Des examens peuvent également être réalisés pour détecter précocement toute pathologie ou affection liée à l’amiante.
Les modalités de cette surveillance sont définies dans les articles R. 4412-44 à R. 4412-53 du Code du travail.
La connaissance des risques liés à l’amiante comme des maladies professionnelles permet aujourd’hui de mieux préserver les personnes exposées et leur santé.